01 janvier 2011

Costa Rica et Panama

De Herradura, au Costa Rica, on devait monter voir le volcan Irazú, puis faire la côte des Caraïbes, et entrer au Panamá par la côte est. La route entre Dominical et Cartago a été sinueuse à souhait dans les montagnes, avec un pic à plus de 3300m d'altitude, mais on n'a pas pu voir les panoramas à cause du brouillard. La pluie et le froid, commencés la veille, ont persisté jusqu'au lendemain matin. Les prévisions météo étant très mauvaises pour le secteur pour toute la semaine, on a décidé de rebrousser chemin. Retour, donc, dans les montagnes avec le brouillard, la pluie, le froid, les émanations de diesel mal brûlé, et les chauffards qui doublent sur les lignes doubles tous feux éteints. Le café au McDo de San Isidro de El General était bien mérité!


Malgré qu'on se soit présenté tôt aux frontières, traverser au Panamá a tout de même pris près de 3 heures, mais on a traversé! Ici, c'est le bureau où on fait faire les photocopies de document nécessaires. La fenêtre est opaque, et on ne voit à l'intérieur que par la toute petite ouverture où l'on passe les documents. Typique des frontières centre-américaines!



En incluant le Canada, le Panamá est mon 10ème pays sur ce voyage. Le dernier d'Amérique centrale. Ici ce sont les billets américains qui sont utilisés, mais ils ont leur propre monnaie (des pièces de centièmes de Balboa). Ma première impression du Panamá est que c'est propre, structuré, mécanisé, évolué, autant que le Costa Rica. Ici, les hôtels économiques sont très difficile à trouver et la culture américaine est omniprésente, tant dans la musique diffusée un peu partout, que dans les restaurants et les boutiques.



Quatre voies d'autoroute de Santiago à Panamá, avec signalisation routière et accotement pavé. La plus belle route de toute l'Amérique latine, jusqu'à maintenant. Le Panamá est définitivement en avance sur les autres pays du sous-continent! Par contre, les limites de vitesse sont mal indiquées. Le policier qui nous a surpris avec son radar nous a offert le choix: "Ticket or no ticket?" Mais à force d'insister qu'on ne comprenait rien à ce qu'il disait, il nous a laissé partir. On a eu chaud!

L'économie semble bien rouler parce qu'on voit beaucoup de chantiers de routes et d'habitations un peu partout. La ville de Panamá est une capitale typique: Densément peuplée, rapide, bruyante, beaucoup de gratte-ciels, et plusieurs en construction. On va y passer une couple de jours, le temps d'une réparation sur le V-Strom de Mike.


Le 29, je dors de "l'aut'côté" du canal!


La plupart des autobus de ville sont de vieux autobus d'écoliers nord-américains reconvertis, et décorés aux goûts du proprio. Ils sont des centaines, chacun avec son style bien particulier. Celui-ci, le centre de son pare-choc décrit bien le chaos qui règne dans les rues de la ville. Chaos d'abord et avant tout créé par les chauffeurs d'autobus et de taxi.



Aucun d'eux n'a de silencieux. Le bruit qu'ils font, chaque fois qu'ils démarrent d'un arrêt, toujours la pédale au fond, est hallucinant!


Le but est de faire de l'argent. Donc pas de circuit, pas d'arrêt spécifique, pas d'horaire. Il y a le chauffeur qui fonce dans le trafic, et un jeune accroché à la porte qui crie la destination aux gens qui attendent ici et là sur le trottoir. Ça fonctionne. Les autobus sont pleins!


Détails d'un autre autobus, dont on a pu monter à bord.








Le canal de Panamá. Débuté en 1881, le premier bateau a traversé d'un océan à l'autre en janvier 1914. Ça a été un chantier immense à l'époque! Il y a 3 ensembles d'écluses, et ici, aux écluses Miraflores, avec un peu de chance (pas la mienne) on peut voir les bateaux passer. Une exposition et une présentation vidéo expliquent les comment et pourquoi. Très intéressant, ça vaut la visite!







Ici, une vue sur le coeur de Ciudad Panamá.





Ici, une vue de la vieille ville.






Il fait très chaud au Panamá. L'humidité rend les journées lourdes et exténuantes. Une bière et un souper à 16h00, et je baille aux corneilles! Faut dire qu'on a quitté l'hôtel ce matin vers 07h30. On a parcouru près de 300km, mais on a aussi perdu quelques heures à chercher de l'information à l'aéroport de Panamá, pour traverser, moi et la moto, en Amérique du Sud. Le 31, donc, je suis tout près de la fin de la route, dans la province de Darién. La route est pavée jusqu'ici. et relativement isolée depuis la ville de Panamá. On a traversé quelques points de contrôle policier. Au sud, la jungle sépare le Panamá d'avec la Colombie. C'est le bout manquant de la route Panaméricaine.

Ce soir (le 31), c'est avec une chaudière d'eau que j'me lave. On s'habitue plus ou moins aux douches à l'eau froide de l'Amérique latine, mais le seau d'eau, ça fait vraiment primitif. À Ciudad Panamá, je n'ai pas su pourquoi l'eau était coupée tous les jours jusqu'à 20h00, mais ici, je crois que le problème vient des innondations récentes.


La fin du ch'min

Le 1er de l'an a été bien rempli! Parti de l'hôtel à 07h00 tapant, on s'est rendu au bout de la route qui descend dans la province de Darién, dans le village de Yaviza, puis on est revenu à la ville de Panamá. Une journée de plus de 360km dans ce climat tropical. La route est pavée jusqu'au bout, mais certaines portions ont des nids de poule incroyables, et d'autres portions ont été lavées par des innondations, et sont maintenant en roche et vase. Beaucoup de chiens aussi dans ce dernier 50km. Des chiens qui dorment sur la route et se lèvent à l'approche des véhicules. Ils font presque tous ça! Et il y en a des douzaines sur ce tronçon. Étrange. Quelques téméraires ont aussi tenté de mordre le KLR sans succès.

Journée épuisante, donc. On est arrivé à Yaviza à 08h00, et on a été retenu par la police pendant plus d'une heure. D'abord, ils ont vérifé nos passeports, puis on a dû monter dans une chaloupe à moteur pour être amené au poste de police où nos passeports ont été revérifiés et photographiés. Et où on a attendu longtemps sans savoir pourquoi. Dès qu'on nous a ramené à nos motos, on est parti avant qu'ils ne pensent à une autre raison pour nous retenir davantage! Dans la chaloupe, en route vers le poste de police, j'me suis posé la question à savoir si c'était vraiment des policiers du Panamá. Les habits militaires, la chaloupe d'un paysan, le chaos, les armes automatiques. Mais oui, finalement, c'en était!

Yaviza, c'est donc la fin du ch'min. De là, les villages avoisinant ne sont reliés que par des sentiers dans la jungle. La Colombie n'est plus très loin, mais la jungle est dense. Dense, mais aussi infestée de guérillas, paraît-il, depuis quelques années. Un paysan m'a confirmé que ce serait suicidaire de tenter de traverser le région de Darién jusqu'en Colombie à cause de la présence des Forces armées révolutionnaires de Colombie dans cette jungle.

Yaviza a été sérieusement innondé il y a quelques semaines, et des tentes, de l'équipement, ainsi que du personnel de la Croix Rouge sont encore sur place.






Des maisons sur la route du Darién.




De retour dans la ville de Panamá, je prend un autre hôtel. Stanford Panamá, sur la Plaza 5 de Mayo. Ici, on a de l'eau dans les chambres 24h/24. Vue de la ville et de la plaza, du toit de l'hôtel.




Mike a repris la route vers le nord. Il va retraverser la plupart des frontières qu'on a traversé en descendant ici. Faut l'faire! Bonne route Mike!


Bonne et Heureuse Année 2011 à tout l'monde!