6 janvier
Ça y est: la moto est ici à Bogotá avec moi. J'ai peine à l'croire moi-même! J'ai très mal dormi la nuit dernière à cause de l'altitude, qui donne un taux d'oxygène moins élevé. La moto aussi ne roule pas aussi bien. Entre l'aéroport et l'hôtel, j'ai dû laissé l'étrangleur ouvert parce que je crois qu'elle aurait étouffée. Quand j'pense que Cali est quelques centaines de mètres plus élevé que Bogotá!
7 janvier
Le 7, je dors à l'extérieur de la ville, dans un petit hôtel en campagne. Je n'ai ni télé, ni wi-fi, ni eau chaude. Le lit est médiocre. Le restaurant est cher. Il y a une belle grande piscine. C'est au moins ça. Mais ça revient aussi cher qu'un Motel 6 en Californie. C'est difficile à justifier!
Aujourd'hui, je n'ai fait qu'une soixantaine de kilomètres depuis Bogotá sur la route Panaméricaine. J'suis tout de même passé de 2800m à 1300m d'altitude. Ça respire mieux. La route était bondée, avec beacoup de camions, et la vitesse moyenne était entre 20 et 30km/h. Si c'est comme ça jusqu'à la frontière, ça va être long, parce que je vais descendre à 1000m, remonter à près de 3000m, et redescendre à moins de 1000m. Donc beaucoup de route en montagne en perspective.
Il pleut ce soir (19h00). Il semble pleuvoir tous les jours ici. La journée commence relativement ensoleillée, puis ça se couvre en après-midi, et il pleut en soirée. En tout cas, la soirée va être longue sans télé ni accès Internet! Hum, on dirait que j'suis accroc...
J'ai tenté de me trouver des assurances responsabilité civile pour la Colombie, ce matin, mais en vain. Le chauffeur de l'hôtel a fait plusieurs appels pour moi, et j'ai tenté de me rendre dans un bureau du centre-ville, mais je n'ai réussi qu'à me perdre. Me voilà donc sur les routes de la Colombie sans assurance. Hors-la-loi. C'est pas l'idéal, même si j'ai fait l'Amérique centrale sans assurance (à l'exception du Bélize).
8 janvier
J'ai vue des pistes cyclables aujourd'hui. Je n'en ai vu dans aucun autre pays d'Amérique latine. Autre différence intéressante, les motocyclistes sont exemptés des postes de péage ici. Une voie étroite à l'extrème droite leur est réservée. On passe sans s'arrêter ni payer. Merveilleux! Côté sécurité, il y a énormément de policiers en poste le long de la route. Ils arrêtent un véhicule de temps à autre, mais la plupart du temps, ils ne font que surveiller. Ça ne ralentit donc pas la circulation, et ça donne confiance. Il y a même des policiers qui ont levé le pouce sur mon passage!
Au sujet de la sécurité, il y a une citation de Helen Keller que j'aime bien:
"Security is mostly a superstition. It does not exist in nature, nor do we, children of men as a whole, experience it. Avoiding danger is no safer in the long run than outright exposure. Life is either a daring adventure or nothing."
Traduite librement, ça donne ceci:
"La sécurité est plutôt une superstition. Elle n'existe pas dans la nature, et elle ne fait pas partie de la vie de l'espèce humaine. Éviter le danger n'est pas plus sécuritaire, à la longue, que de s'y exposer ouvertement. La vie est soit une aventure audacieuse, ou rien du tout."
Comme en Amérique centrale, on voit parfois ici des amuseurs publiques aux intersections. Ils font leur numéro de jonglerie sur le feu rouge, puis tendent le chapeau aux premières voitures avant que le feu ne passe au vert.
À 200km au sud-ouest de Bogotá, je suis entré dans un grand rond-point. Je n'ai pas pris la première sortie, ni la deuxième, ni la troisième. En prenant la quatrième sortie, j'ai commencé à rebrousser chemin. Pas que c'était voulu. Pas que ce n'était pas voulu.