17 janvier 2011

Changement d'itinéraire...

L'atterissage à Miami en soirée a été spectaculaire. La ville toute illuminée qui s'étend à perte de vue. Inoubliable!


La moto ne roule vraiment pas bien, et en altitude, c'est pire. Les concessionnaires que j'ai visité (Mexique, Guatémala, El Salvador, et maintenant ici en Floride) n'avaient pas de solution au problème. La Terre de Feu, c'est à 15 000 km de Bogotá. Dilemme...

Et si la moto était en bon état? Je crois que j'aurais quand même changé mon itinéraire. Les 200 km de route que j'ai parcourus vers le sud, à partir de Bogotá, me rappelait le Guatémala. Des montagnes, une suite ininterrompue de véhicules, et une vitesse moyenne de 20-30 km/h. Soit qu'on dépasse, ou soit qu'on se fait dépasser. Faut donc passer les poids lourds, soit par l'accotement, soit par la ligne double. Une véritable course de tout instant contre la montre, et contre la mort. Pas question de regarder le paysage quand le véhicule devant et le véhicule derrière sont à moins de 5 mètres. Stressant et épuisant. Le plaisir de la route n'y était plus.

Et si l'expérience de la route en Amérique latine avait ressemblée davantage à l'expérience de la route au Yukon et en Alaska? J'aurais peut-être un jour atteint la Terre de Feu. Mais faut dire que la barrière linguistique me pesait de plus en plus. Pas moyen d'avoir de conversation avec personne. J'étais isolé. Pourtant, en Amérique latine, les gens s'adressent la parole. Beaucoup plus que chez nous, même. Toujours mettre fin à la conversation en disant "Lo siento, pero no hablo mucho español", ça fini par être lourd.

Mais aussi, le 15 janvier a été mon 200ème jour sur la route. Malgré le fait que je sois de nature solitaire, plus de 6 mois après mon départ, j'ai le goût de revoir "mon monde"; ma famille et mes amis.


Me voilà donc à Miami, Floride.




La Floride n'a jamais fait parti de mes plans. Mais c'est un peu ça aussi qui rend cette tournure intéressante. En juillet dernier, je n'aurais jamais pu prévoir que je me retrouverais ici!


Le KLR ne roule toujours pas très bien, évidemment, mais l'autre moto n'est plus très loin (2263 km en ligne droite, selon Garmin). Et il me reste plusieurs mois de vacances.


L'Amérique latine a été une expérience plus profonde que je m'y attendais. C'est clair que le fossé culturel qui nous sépare est énorme. Non mais, vraiment énorme. Personnellement, je ne pourrais jamais y vivre, mais j'suis content d'y avoir été immergé pendant plus de 10 semaines, à même les gens, dans leur milieu, dans leur quotidien, dans leur richesse et leur pauvreté. Inoubliable, ça aussi!



Une autre étape s'est donc terminée ici à Miami, le 12 janvier, 35 000 km après le départ du 1er juillet.




Les changements inattendus sont encoure plus enivrants que la route planifiée.