La moto va beaucoup mieux! On repars. Sortir de San Salvador et entrer à San Miguel est difficile, et on trouve un hôtel en fin d'après-midi. L'El Salvador n'est pas aussi économique qu'on s'attendait. Une chambre se loue entre 20 et 35$ par nuit. Les restaurants disponibles à San Miguel ne sont pas appétissants, et on soupe au Pollo Camprano, une espèce de chaîne de restauration rapide locale. On va survivre. Le quartier n'est pas rassurant. On va rester à l'hôtel en soirée.
Si on peut juger un pays par ses frontières, le Honduras est bien encré dans le tiers-monde! D'abord, à une couple de kilomètres avant la frontière, plusieurs jeunes hommes nous ont entouré pour offrir leurs services pour nous aider avec la bureaucratie. Ils nous suivent jusqu'au premier poste de guarde. Les officiers n'en font pas de cas. On essais de comprendre ce que l'officier nous dit pendant que 2 ou 3 des vautours nous parlent en même temps. On repars, et 3 kilomètre plus loin, ils nous rejoignent. On leur dit clairement plusieurs fois qu'on n'a pas besoin d'aide. Rien à faire. Ils collent à nous et nous devancent partout.
Techniquement, quand on passe les frontières, on doit d'abord sortir nous-même du pays, et ensuite sortir la moto. On passe à l'autre frontière et on entre nous-même, puis la moto. En principe, c'est simple. En réalité, c'est toujours un peu plus compliqué que nécessaire. Pour le Honduras, c'est le chaos. On passe d'un officier à un autre. Nos documents passent de main en main. Des dizaines de photocopies de nos documents sont faites ici et là (il faut aller à une boutique privée pour les obtenir et revenir au bureau d'immigration). Des frais sont demandés sans toujours savoir pourquoi. On attend après un patron (le seul autorisé à étamper un certain document) parti quelque part en ville. On attend après la fin d'une réunion qui retient la personne qui retient nos documents. On attend encore après on ne sait plus trop quoi. Il fait chaud à crever. La soif et la fatigue se font vite sentir. D'autres voyageurs essaient de se faire servir avant nous. 4 heurs plus tard, on décolle. On "tip" celui qui nous a collé pendant tout le processus, parce qu'il a l'air trop démoralisé de ne rien recevoir pour les services qu'on lui a dit ne pas vouloir. On quitte l'enfer anarchique. Au total, près de 100$ chacun pour entrer au Honduras. Plus tard, en prenant une bouchée, on comprend qu'on s'est fait escroqué d'une cinquantaine de dollars chacun. On se dit qu'à la prochaine frontière, ça ne se passera pas comme ça, mais c'est tellement chaotique!
Frontière du Honduras.Salle d'attente de la frontière du Honduras.Une seule nuit au Honduras, mais dans un confort que je n'avais pas vu depuis longtemps. Un hôtel à San Lorenzo avec restaurant et piscine. Ça fait du bien de bouger après plusieurs heures sur la moto! Accès Internet dans la chambre. Matelas ferme. La vie est belle!
La Hyundai sans option du Honduras.Traverser au Nicaragua a pris moins d'une heure. Des employés reçoivent les voyageurs dans le stationnement et les guident d'un bureau à l'autre, donc pas d'escrocs qui rôdent. Très bien organisé! Coût total: une vingtaine de dollars.
A Leon, l'hôtel est superbe. Pour 23$, on a tout, incluant l'accès Internet, en plein coeur de la vieille ville. Au menu des déjeuners ici, il y a le déjeuner "Macho". Un café et un cigare!
L'architecture à Leon est superbe!Le bruit, quel que soit le pays, est toujours aussi assourdissant. Les immenses hauts-parleurs aux portes des magasins. Les véhicules équipés d'hauts-parleurs qui font entendre de la publicité dans les rues de la ville. La musique tellement forte dans certains restaurants qu'on ne s'entend pas parler. Les klaxons. Les systèmes d'alarme des voitures. Les télévisions dans chaque magasin, restaurant, certains autobus. Et les pétards. Des pétards explosent tous les jours. Étourdissant!
L'Amérique centrale, c'est un retour dans le temps.
Les boeufs et les chevaux sont très utilisés comme moyen de transport pour les gens et les marchandises.Au Nicaragua, les vélos-taxis sont populaires.Des ordures jonchaient les routes au Honduras, comme au Mexique, mais ce n'est pas le cas au Nicaragua. On ne voit pas non plus de carcasses d'animaux. Par contre, les chiens errants sont ici aussi, et sont aussi maigres que partout ailleurs. Maigre, déplumé, boiteux, toujours en train d'éviter les véhicules qui ne ralentissent pas. C'est vraiment triste à voir.
Ce qu'il y a de particulier à Leon, c'est qu'on voit beaucoup de gens se déplacer en charette, ...
... des pistes cyclables ont été aménagées (quoique pas utilisées) avec des blocs en béton (notre hôtel en arrière-plan), ...
... et de jeunes troubadours divertissent les gens pour quelque córdobas, avec des tambours et des marionnettes géantes.
L'histoire du Nicaragua est inscrit sur les murs de Leon. Les Mayas depuis quelques milliers d'années. Les Espagnols, de 1524 à 1821. L'histoire moderne, avec les Etats-Unis d'Amérique, le général Augusto Sandino, Anastasio Somoza García, le tremblement de terre de 1972. Daniel Ortega, le FSLN, Le journal d'opposition La Prensa, la rébellion des Contras, l'Irangate, la réélection d'Ortéga en 2006.
L'avenir aussi est inscrit sur les murs de Leon, alors qu'Ortéga prépare le peuple à sa réélection.